Historique de l'église Saint-Joseph

Odile Tertrais, janvier 2023

Je participe Restauration de l'église

Historique de l'église Saint-Joseph

Odile Tertrais, janvier 2023

L’église Saint-Joseph de la rue Paradis, dite Saint-Joseph intra muros (IM), a été construite sous l’impulsion de l’évêque saint  Eugène de Mazenod. Le diocèse de Marseille supprimé à la révolution fut rétabli tardivement en 1819 ne recevant un évêque, en la personne de Fortuné de Mazenod, qu’en 1823. Ce dernier eut  comme successeur son jeune et brillant neveu et vicaire Eugène. Oncle et neveu vont s’atteler à restaurer le diocèse mis à mal durant la révolution en attirant les vocations, restaurant la vie chrétienne et construisant des églises dans toute la ville qui ne cessait de s’agrandir. Outre la nouvelle cathédrale et la basilique Notre-Dame de la Garde, ils feront édifier 25 églises pour parer au manque de lieux de culte. Faut-il rappeler qu’au lendemain de la révolution, la ville ne comptait que 11 églises pour une population de plus de 100 000 habitants et qui ne faisait qu’augmenter.
En 1831, le fougueux évêque n’attend pas les autorisations pour créer une paroisse dans ce quartier de 7000 âmes qui n’ayant pas d’église devait recourir à la paroisse de rite oriental, St Nicolas de Myre située rue Edmond Rostand. Il commande à Coste les plans de ce nouvel édifice, lançant une souscription avec un apport personnel de 25 000 F. D’autres dons suivirent qui permirent d’acheter le terrain à Maxime Martin d’une valeur de 81 000 F. La municipalité soutiendra même les chantiers prenant à sa charge la fin des constructions.

Pour ce quartier prestigieux, ils choisissent un modèle non moins prestigieux, celui de Sainte -Marie-Majeure. Le 19 mars 1838 une ordonnance royale, érige St Joseph en église paroissiale succursale : Paris, bien avant Marseille reconnaît la paroisse comme église succursale, par décret. Si la municipalité veut au début limiter sa participation, elle accepte le 24 novembre 1853 d’acquérir l’église, le presbytère, les dépendances, et le mobilier. L’extérieur est achevé, non sans mal en 1864.
L’intérieur rappelle les anciennes basiliques romaines. La large nef est bordée de bas côtés chacun de ceux-ci est séparé de la nef par des arcades reposant sur 8 colonnes corinthiennes cannelées.
L’édifice est de dimension imposante : 40m de long sur 11m47 de large, se prolongeant par un sanctuaire de 15m terminé en hémicycle. Elle s’élève à 16m50 de haut. Les bas-côtés font 5m05 de large et 8m50 de haut. A leur extrémité, deux chapelles absidiales consacrées à la Vierge et à saint Joseph.
Tout l’intérieur est revêtu d’un marbre richement veiné et coloré. Les moulures et les arcades reçoivent des dorures en plus d’un  somptueux décor exécuté à partir de 1859 sous la direction de ORSI.
L’iconographie célèbre le rôle de la Vierge dans la Rédemption divine. Ce magnifique plafond à la française alternant toiles peintes et fleurs dorées dans un système de plafond à caisson est aujourd’hui illisible, masqué par un filet de protection.

Table de communion

En marbre ornée de 4 croix ajourées et de pilastres d’onyx, 2 portes de bronze marquées de la croix et de lys qui rappellent les portes du tabernacle. Cette balustre est exécutée par la marbrerie FRELET FRERES, assortie à la table de communion.

Maître Autel

Le chef d’œuvre de ce maître autel provient d’un don princier de madame Prat Noily qui offrit 120 000F pour cet autel et l’aménagement du sanctuaire (consacré en 1897 par mgr Robert )
Le tombeau de l’autel est de marbre blanc très veiné recevant un seul gradin en onyx ; la décoration est sobre.
Le tabernacle est un petit édicule grec remarquable par la pureté de ses lignes, la richesse de ses bronzes dorés et sa porte en argent ciselé. Cette porte, exécutée par la maison CAILLAT à Lyon, est une merveille d’orfèvrerie : une croix finement ciselée abrite des tiges de lys qui jaillissent de son pied.
Le maître autel est surmonté d’un baldaquin monumental affectant la forme d’un arc de triomphe supporté par 10 colonnes de marbre rouge de Numidie aux chapiteaux dorés.

Le tout est couronné d’un l’édicule dans lequel apparaît la figure de St-Joseph sur un fond de marbre rose, œuvre de MILLEFAUT, qui représente ici le saint assis tenant sur ses genoux l’Enfant Jésus qui bénit. L’ensemble est d’une grande beauté tant dans les matériaux précieux employés que dans la qualité de la réalisation de l’œuvre.
l’autel et le baldaquin sont de la main de l’architecte sainte- Marie Perrin : élève de Bossan il œuvra à la basilique de Fourvière ; les marbres étant fournis par le grand marbrier marseillais, JULES CANTINI.

Bas côtés

Dans les bas- cotés, les paraboles de l’évangile sont l’oeuvre de JEAN SARI, et CHARLES VARADE, décor qui vint compléter l’ensemble général de l’église en 1925
– Le bon pasteur,
– le bon Samaritain,
– le pharisien et le publicain,
– l’enfant prodigue

Chapelles

Les chapelles reçoivent chacune un décor et un mobilier particulier. Elles ne sont pas toutes de qualité égale mais on retiendra :

LA CHAPELLE DES FONTS BAPTISMAUX
Elle reçoit les nouveaux fonts baptismaux réalisés à l’occasion des fêtes du centenaire en 1931 : Baptistère, fronton de retable, et pilastres sont en marbre de carrare. Les lambris des soubassements autour de la chapelle sont en marbre vert des alpes ; les panneaux du retable entre les pilastres, les panneaux muraux st en marbre verts des Pyrénées. Réalisés par la grande marbrerie du midi d’après les dessins de Charles Varade.
Au fond de la chapelle un fronton soutenu par des pilastres en marbre de Carrare forme un retable au-dessus duquel une peinture imitant la mosaïque (fond or) représente Moise faisant jaillir l’eau du rocher de l’Horeb.

CHAPELLE DE SAINTE JEANNE D’ARC
La chapelle est consacrée aux morts de la guerre, le tabernacle qui surmonte l’autel, est flanqué de deux petites tourelles de style médiéval.
Jeanne d’arc est montrée offrant son épée à Dieu ; l’architecte THEO DUPOUX réalisa la composition de l’ensemble de cette chapelle. L’autel est marbre de brèche verte. Dans la niche on remarque la statue de la sainte en pierre de migné par le sculpteur AUGUSTE CORNU. De part et d’autres sont inscrits les noms des paroissiens décédés à la guerre.
L’autel est dû à l’entrepreneur PIERRE BRUN, les décors de bronze sortent de la maison REBUFFAT et OLIVE et de la maison PIRONI.
Des mosaïques illustrent les blasons de la paroisse, les armes de la sainte, et une croix de Lorraine ; ils sont de la maison PATRIZIO, qui oeuvra à Notre-Dame de la Garde. L’ornementation de l’arc de l’intrados est due à M. BERTRAND. L’autel et la statue furent bénis le 23 novembre 1924 par Mgr Champavier.

La chaire

En marbre blanc encadrée de 2 anges. Au -dessous de la cuve, 3 grandes statues représentent les vertus théologales : Foi, Espérance et Charité, chacune portant un attribut les représentant.
Cet ensemble remarquable d’équilibre et de facture est aujourd’hui soutenu par des étais.

L'orgue

En tribune se trouve l’orgue du célèbre facteur, Aristide Cavaillé Coll ; un des rares témoins conservé dans son état d’origine. Il est inauguré en 1868 par l’organiste Théodore Turner, il est classé en 1981 et restauré en 1988 par la manufacture languedocienne de grandes orgues.

Les lustres

Dans la nef 10 lustres de la maison REBUFFAT et OLIVE, néo-grecs en bronze doré accompagnés de 13 autres plus petits suspendus au centre des arcatures pour éclairer tant la nef que les bas-côtés.

Les acteurs

– Mgr Eugène de Mazenod (évêque de Marseille de 1837 à 1861 à l’origine de l’église)
– Joseph Marie Antoine Abbat (curé fondateur de l’église ; 1831-14 août 1866).
Inscription de son cénotaphe ou monument funéraire (chapelle latérale) gravée sur un écusson de marbre « ici repose en paix … » et installée en 1874)
– Clément Guiol (curé, 1866-décédé le 23 oct. 1893)
– Louis, Ambroise, Valentin Mendre (curé, 1893 – décédé le 15 avril 1922)
– Joseph, Henri, Louis Mury (curé, 1922 – ?)
– Monseigneur Louis Robert (évêque de Marseille, 1878-1900)

Les maires des origines du projet

– Alexis-Joseph Rostand (1830-1832)
– Maximin Dominique Consolat (1832-1843)
– André Reynard (1843-1848)

Les artistes

– Pascal Coste (architecte) et Vincent Barral (1803 ? – 1854 ?) puis
– Décomis (responsables/conducteurs des travaux)
– Henry Espérandieu (architecte)
– Joseph Ferrié (architecte)
– Maxime Martin (vendeur du terrain)
– Orsi, peintre (4 peintures du plafond et celles des culs-de- fours des absidioles)
– Augustin Lamy (peintre) ; les évangélistes
– Emile Aldebert (sculpteur – 1828-1824)
– Michelon, peintre marseillais (auteur de médaillons : Christ, Vierge, saint Joseph et groupe
d’anges)
– Louis Sainte-Marie-Perrin (1835-1917 – architecte lyonnais, auteur de l’autel de marbre de
Saint-Joseph, inscription gravée sur le maître-autel, 15 avril 1897)
– M. J. Cerdon (artiste lyonnais qui a décoré le cul-de- four de l’abside)
– Jules Cantini (artiste marseillais, sculpteur, marbrier)
– Maison Paul Aquatella (travaux de peinture)
– Maison Jean Sari et Charles Varade (décorations, notamment des 4 fresques des chapelles
latérales, au-dessus des confessionnaux)
– Charles Varade a également dessiné les nouveaux fonts baptismaux (1931)
– Maison Rebuffat et Olive (fournisseurs des 10 lustres de la nef et des bronzes de la chapelle de Sainte Jeanne d’Arc)
– Théo Dupoux, architecte et son fils (dessins de la chapelle de sainte Jeanne d’Arc)
– Auguste Cornu (statue de Jeanne d’Arc en marbre 1924 et statue de sainte Thérèse
D’Avila) : Sculpteur – (1876-1949) ; né à Paris et installé à Cassis (Bouches-du- Rhône).
– Bertrand (décoration de la partie haute de la chapelle de sainte Jeanne d’Arc qui avait aussi
décoré le choeur de l’église)
– Maison Patrizio (mosaïques de la chapelle de sainte Jeanne d’Arc)
– Maison Frélet fils ou frères (marbres de la chapelle de sainte Jeanne d’Arc ; balustrade en
marbre et onyx près de l’autel)
– Maison Pironi (en partie les bronzes de la chapelle de sainte Jeanne d’Arc)
– Maison Galinier (marbres des appuis de communion des chapelles)
– Melle Mathilde Hugueniot (portrait peint de sainte Thérèse de Lisieux)
– Maison Aristide Cavaillé-Coll (le grand orgue de 1868)

– Millefaut (auteur de la statue de saint Joseph du maitre autel en 1868 don de madame Anne Prat-Noilly)
– Maison Armand Caillat, orfèvrerie de Lyon (tabernacle)
– Maison Reynaud (mosaïques du tympan du fronton de la chapelle des fonts baptismaux)
– Grande Marbrerie du Midi (réalise les fonts baptismaux)
– Bronzet Aîné (peintre)
– François Mader, organiste marseillais (orgue de choeur)
– Callinet (orgue de 1847)
– Stanislas Clastrier (sculpteur marseillais, 1857-1925)
– Pierre Rey (sculpteur ornemaniste, XIXème – Xxème)

Personnalités liées à la paroisse

– Madame Anne Prat-Noilly, paroissienne bienfaitrice de nombreuses œuvres et institutions de la paroisse.
Anne Rosine Noilly Prat né à Lyon en 1825 morte à Marseille le 16 août 1902 était une
femme d’affaires (fabrication du Vermouth) et une bienfaitrice. Elle était l’arrière-grand-mère
de la comtesse Lily Pastré
– Augustin Fabre (1836-17 janvier 1884). Médecin, bienfaiteur de la paroisse, conseiller municipal
– Edmond Rostand fit sa première communion à Saint-Joseph
– 19 février 1882 : prêche de saint Jean Bosco dans l’église.
– André Roussin ( 1911/1987) de l’académie française
 » Je suis né un dimanche au son des cloches de l’église Saint-Joseph à Marseille. Quand il fut
près de 9h, le bedeau pour annoncer la messe tira sur ses cordes et j’apparus. C’était au no
119 de la rue paradis » Élève à Mélizan, journaliste au petit marseillais, auteur dramatique et
acteur.
– Le père Lacordaire a prêché dans l’église le 10 janvier 1848
Autour de l’église, une vie de paroisse :
– bureau de la Presse catholique (bd Paul-Peytral)
– église grecque Saint-Nicolas (rue Edmond-Rostand)
– Association de l’Auxiliaire de la Jeune Fille (12 rue Dragon)
– Maison des étudiants catholiques (21 rue Aldebert), pépinière de vocations
sacerdotales. Communique par la rue Saint-Suffren avec les sièges des groupements
de Jeunesse ouvrière catholique et de catholiques sociaux.
– couvent de dominicains
– maison des religieuses du cénacle (11 a rue Sainte-Victoire)
– OEuvre de Notre-Dame de Nazareth ou des Servantes des soeurs de Saint-Vincent
de Paul (33 rue Paradis) et à côté la société de bienfaisance et de charité et ses
oeuvres multiples.
– Oratoire Saint-Léon (1ère pierre de la chapelle bénie le 24 mai 1879) et patronage
de garçons de Saint-Joseph (rue des Princes)
– École libre des petites filles (impasse Nicolas).
– Petite Œuvre (rue des Princes)
École paroissiale et communale de garçons au n° 65 rue des Princes dirigée par les Frères des écoles chrétiennes.
Puis en 1881 fondation d’une école paroissiale de garçons confiée aux Frères Maristes (24 rue Sainte-Victoire)

Saint-Joseph en dates

1831, 14 août 1831, la paroisse Saint-Joseph est instituée.
1833, pose de la 1ere pierre.
1836, premier service religieux, bénédiction en avril.
14 sept 1837, le Conseil municipal octroie 100 000 F en 10 annuités.
19 mars 1838, une ordonnance royale institue Saint-Joseph en église paroissiale.
1842, les travaux interrompus reprennent sous la direction de l’architecte Décomis.
1844, agrandissement du chœur, construction de l’autel à baldaquin.
1846, 1er avril, inauguration de la chaire.
1847, installation de l’orgue de la maison Callinet.
24 novembre 1853, la ville se porte acquéreur de l’église, du presbytère, des dépendances, du mobilier.
8 mai 1854, approbation de la convention par laquelle l’évêque cède à la ville l’église, le presbytère, et le mobilier pour la somme de 240 000 F en 16 annuités de 15 000F.
1859, le peintre Orsi, achève le décor intérieur.
1859, 1er aout, décision de terminer la façade pour 50 000 F par ALDEBERT et discussion des peintures.
1861, 5 novembre, délibération, la dépense s’élève en fait à 70 000F (maçonnerie et sculptures).
1864, l’architecte Férié, achève la façade.
1868, Henry Espérandieu construit la tribune pour recevoir l’orgue, ainsi que le plafond à caissons de la nef.
– statues de Saint Joseph, de la Vierge, chapelle du Sacré-Coeur (dons de Mme Noilly Prat)
– 28 décembre, inauguration du grand orgue, d’ARISTIDE CAVAILLE-COLL sur la tribune en réemployant les tuyaux du précédent, par l’organiste Théodore Turner. Devenu monument historique le 9 juillet 1981, il fut restauré en 1986-1988.
1896, installation de l’orgue de chœur par François Mader.
1897, Création d’un avant chœur.
– Créations de stalles dans le chœur sous l’arc triomphal
– nouvel autel monumental
– peintures du chœur : chantier du 6 juillet au 17 mars 1897
– 17 mars, le maître autel est béni par Mgr Robert
– 23 novembre, fête présidée par Mgr ROBERT pour l’inauguration des travaux de décoration du chœur et de la nef, bénédiction des tableaux (vie de st Joseph) aujourd’hui installés dans la salle des catéchismes.
1898, Bénédiction de la nouvelle statue de Sainte Anne (patronne de Mme Noilly Prat), et du Sacré Cœur, les chapelles en question sont entretenues par Mme NP.
1905, bénédiction de la statue du bienheureux Curé d’Ars. Installation de la lumière électrique.
1924, Restauration de la nef, réalisation du décor peint, à l’initiative du curé Mury ainsi que la chapelle de sainte Jeanne d’Arc consacrée aux morts de la guerre. Statue de Jeanne d’Arc par Auguste Cornu.
23 novembre, bénédiction de la chapelle et de la statue par Mgr Champavier.
1924, la crèche est réalisée par l’Abbé César SUMIEN (1858-1934) elle n’avait pas été faite depuis 30 ans, les anciens santons avaient disparu.

Réflexions sur le style architectural de l'église

Alors que le style néo-gothique va envahir la France, Pascal Coste met en application pour la première fois ses théories sur l’évolution des styles développés dans ses traités « architecture arabe en 1839 ». Dans un discours prononcé à l’académie de Marseille, il démontre la possibilité de créer un style national à partir de l’étude des lois historiques qui régissent le développement et la transformation des formes. Par conséquent, une église implantée rue paradis pouvait décemment prendre le modèle prestigieux de celui de Sainte Marie Majeure. La réflexion ira plus loin encore au point de bâtir une nouvelle cathédrale pétrie d’historicisme et aboutissant au style romano-byzantin de Notre-Dame de la Major.
Coste ouvre la voie aux tentatives d’historicisme du second empire approuvant les recherches de Penchaud :
« La Provence est comme la Grèce, l’Italie et l’Asie mineure, une terre éminemment classique. »
Les décors intérieurs rivalisent de splendeur, artistes de renom, marseillais ou d’ailleurs, ont fait de cette église un sanctuaire somptueux, haut lieu de l’art sacré du 19e.

Perspectives historiques dans le développement de la ville de Marseille

L’église Saint-Joseph IM est située non loin du centre-ville dans l’une des plus belles rues de Marseille : elle ne dénote en rien des somptueux hôtels particuliers qui se restaurent d’année d’année en année. Par son riche décor, son ornementation raffinée, elle représente une étape intéressante entre les églises du centre-ville et la basilique Notre-Dame de la Garde à laquelle elle fait écho par l’ éclectisme et la luxuriance de son décor. C’est tout un quartier qui, sous l’impulsion de son évêque, épaulé par la ville, a porté la construction de l’église ; ancrée dans un quartier bourgeois, elle a bénéficié d’un programme artistique riche, financé par de généreux donateurs. De là elle est devenue un centre spirituel actif où des prédicateurs de renom (Dom Bosco, le Père Lacordaire) ont animé des retraites de haute érudition renforçant l’enseignement religieux et la formation chrétienne initiés par Mgr de Mazenod.

Etat actuel de l'église dégradée

L’église est aujourd’hui dans un état très dégradé : le plafond est protégé par un filet de sécurité masquant le beau décors et les toiles d’Orsi. La chaire, véritable monument à elle seule est entièrement sanglée et soutenue par des étais pour conserver son équilibre précaire.
La nef est couverte d’un affreux repeint vert qui en obscurcit l’ensemble.
Pourtant l’église est le fruit de recherches esthétiques originelles dans une France où l’art évolue, tâtonne, piétine par endroits. Sous le second empire la ville vit un temps de rattrapage monumental et se dote d’édifices palatiaux et de hautes églises que les temps anciens, n’avaient su lui léguer. Marseille offre des solutions très variées dans son architecture religieuse du 19es : de la cathédrale, en passant par l’église Saint Vincent de Paul les Réformés, elle possède un panel diversifié de styles révélant une ville brillante à la recherche de solutions esthétiques originales. L’église participe alors à la renaissance urbanistique de la ville, Saint Joseph IM en est l’un de ses plus beaux fleurons.